Nambinina, le fils de Viviane
Plus mystérieuse que les autres, nous rencontrons Viviane alors qu’elle vit dans la rue avec Augustin, les trois enfants de celui-ci et le dernier (7ans) qu’ils ont eu ensemble. Elle a 42 ans et son mari 55 ans. Quand Augustin décède en juin 2011, Viviane se retrouve seule avec son dernier fils, la famille d’Augustin ne reconnaissant pas Viviane comme des leurs. Nous continuons à lui assurer notre soutien en attendant d’avoir éclairci certaines ombres qui demeurent, entre autre sur les efforts qu’elle dit faire pour vendre sur le marché avec la balance que nous lui avons donnée pour cela.
Toujours distante, Viviane vient chercher sa subvention chaque mois et ne montre pas beaucoup de changements dans sa situation. Pourtant, cette fin du mois d'août 2012, elle annonce à Eugénie qu'elle loue une pièce dans une petite maison pour elle et son fils à Antohomadinika. Pour payer le loyer, elle voudrait une aide supplémentaire mais nous lui rappelons qu'elle a eu notre soutien quand nous lui avons procuré une balance pour faire la vente de bananes comme elle le souhaitait. Qu'en est-il ?
Fin octobre 2012,
lors de la distribution de la subvention, elle confirme qu'elle vit d'un petit commerce et qu'elle habite à Faravohitra.
Le 10 novembre,
Viviane est au rendez-vous d'Ambohijatovo pour l'enregistrement radio et semble paisible et heureuse autant qu'elle le puisse. Nous en profitons pour poser des questions plus précises, elle est venue avec son fils et une petite fille de 4,5 ans, la fille de sa fille. Elle vit chez l'une de ses deux filles, Emma, l'autre, Sylvie est partie, laissant sa propre fille Javotra, au soin de sa mère, depuis plus de deux mois. Emma ne travaille pas et vit là avec son mari Tafita qui est balayeur. Ils sont donc cinq. La maison se trouve sur la route d'Ivato à l'opposé de ce qu'elle avait indiqué à Ambohimanarina. Elle dit avoir des petits boulots.
Le 17 novembre,
elle est là au rendez-vous au dispensaire avec les deux enfants. Le docteur la découvre en hypertension et lui donne les médicaments appropriés en soulignant qu’elle ne doit pas boire, ni fumer. C'est dangereux pour elle.
Le 20 au matin, nous apprenons par Eddie, son beau-fils qui se trouvait proche d’elle à ce moment là, qu’elle a eu un malaise, est tombée, a eu une hémorragie et est décédée durant son transport à l’hôpital. Il est désemparé, ne sait que faire, n’a aucun papier d’identité la concernant et ne sait qui contacter, Il semble qu’il ait pris l’enfant en charge avec ses frères et sœurs avant de pouvoir le conduire à ses grandes sœurs dont il ne sait rien.
Janvier 2013
La soeur ainée a pris en charge Nambinina qui vit chez elle désormais.
9 mai 2014.
En l'absence de Sylvie sa soeur, Nambinina est en famille d'accueil. Nous rencontrons la femme qui vient chercher des vêtements pour lui. Nous n'avons encore aucune certitude que l'enfant soit scolarisé.
Novembre 2014
Dans le doute, Eugénie place Nambinina en structure d'accueil scolarisante en même temps que deux petites voisines, camarades de jeux, qui sont laissées à l'abandon dans le quartier. Il semble que Sylvie vive dans la rue, qu'elle a déjà beaucoup de mal avec ses propres enfants. D'autre part, Eddie ne peut pas s'occuper de lui. L'enfant est content de cette nouvelle situation.
Février 2016
Une visite est rendue à Nambinina et Iavotra au centre. Eugénie avait également placé Iavotra, la fille de Sylvie, pour la soulager, les deux enfants étaient toujours ensemble. Ils suivent une scolarité normale. Nous avions rencontré précédemment Sylvie, elle vit mieux, seule, a trouvé un toit, vend des fruits dont elle tire quelques revenus.
Octobre 2017
Nambinina est toujours au centre mais Brigitte n'a pu rencontrer Sylvie depuis son arrivée dans l'association.
Novembre 2018
Nambinina, frère d'Eddie, est dans le même centre que ses demi-frère et soeur. Nous espérons trouver pour eux un endroit plus adapté dans les semaines qui viennent.
Janvier 2020
Nambinina vit maintenant avec sa grande soeur Sylvie à laquelle nous donnons désormais la subvention. Elle a également une petite fille. Nous l'avons encouragée et aidée financièrement à trouver une petite maison pour les héberger tous. Pour gagner un peu d'argent, elle fait des lessives.