Marie et ses enfants
Née en 1983, elle est originaire de Antananarivo comme ses amies avec lesquelles elle vend cartes et vanille. Effacée, discrète, elle n’ose pas toujours parler des difficultés qu’elle rencontre. Son mari est sans emploi. Elle tient pourtant à mettre ces deux filles en école privée pour assurer leur avenir. C’est un choix qui lui coûte cher mais elle préfère se priver de nourriture pour donner le meilleur à leurs filles. Afin d’encourager ses efforts, nous l’avons aidé à titre exceptionnel dans ses mauvais moments.
A mon arrivée, mars 2012, Marie explique que son stock de cartes a été mouillé lors des pluies et du cyclone, elle n'a plus rien à vendre. Nous lui allouons comme aux autres un stock d'artisanat pour compléter son achalandage. Elle participe au cours d'alphabétisation avec assiduité. Elle écrit très bien et dit qu'elle ne sait pas lire. En fait, elle lit bien mais c'est avec le français qu'elle a des difficultés.
Elle a été heureuse, elle aussi, de participer à la journée récréative organisée à l'aéroport et à Croc Farm. Journée pique nique exceptionnelle où elles ont pu sortir des murs de la capitale pour la 1ère fois, découvrir la saveur d'un café pris à la terrasse d'un restaurant.
Août 2012. Les enfants que nous avons inscrits à l'Alliance Française ont suivi les cours de rattrapage durant les vacances..
Octobre 2012. Le mari, parti pour chercher du travail, est revenu cette semaine pour le bonheur de sa fille Annick qui devenait de plus en plus triste. Nous demandons à Marie de bien vouloir nous montrer où elle habite maintenant et nous partons avec elle dans le quartier de Tsiadana. Sa maison est bien modeste et le propriétaire est en train d'y faire les réparations de première nécessité : un toit non perçé par exemple. Elle est confiante et se trouve bien, heureuse de pouvoir donner à ses filles ce qu'elle n'a pas eu, la chance de vivre sous un toit, d'aller à l'école et surtout de ne pas mendier. Pourtant, elle a peur qu'il augmente le loyer d'une façon trop importante et qu'elle ne puisse pas suivre.
Le 10 novembre, Marie est la seule des familles du centre à être venue pour l'enregistrement de la radio. Elle s'est montrée très heureuse.
Le 17, ce jour-là, rencontre au dispensaire de Manjakaray. Elle est très contente de cette possibilité que nous lui offrons, elle est une de celles qui mesurent à quel point cela peut être utile. Ce n’est pas le cas de tous.
Avril 2013. Lors de nos retrouvailles, consciente des difficultés qu'elle rencontre, travaillant seule pour la famille et désireuse d'apporter le meilleur pour ses enfants, nous lui proposons de lui apporter l'occasion d'ouvrir un livret d'épargne avec un dépôt symbolique pour la sécuriser et l'initier à mettre de côté pour les moments difficiles. Elle nous parle aussi des difficultés que rencontre sa fille Natacha redoublant en 6°. Avec Eugénie, nous cherchons un moyen de l'aider.
Août 2013. Natacha travaille bien et passe en classe supérieure. Marie habite toujours la même maison et le loyer reste le même pour le moment. Eugénie s’est entretenue avec elle et a appris que Marie n’est pas mariée officiellement avec le père de ses enfants. Or, maintenant celui-ci a quitté le foyer conjugal pour rejoindre une autre femme, selon elle. elle perd tout espoir, désormais elle est seule à travailler pour sa famille.
Fin novembre 2013. Pour elle comme pour toutes les vendeuses du quartier d'Antanarenina, les ventes diminuent, il n’y a pas beaucoup de touristes. C'est difficile.
Septembre 2016
Natacha a réussi son BEPC mais pas le passage en 2° et elle ne veut pas redoubler. Marie voudrait l’inscrire dans une école privée mais n’a pas les moyens de le faire. Nous lui conseillons de garder la filière et de redoubler afin de continuer sa scolarité dans le secteur public. De son côté, Annick passe en 5°.
Octobre 2017
Marie se porte bien, mieux que d'habitude.Elle n’a pas pu réinscrire Natacha par manque d'argent, nous l'aidons pour cela. Elle habite toujours à Tsiadiana mais nous apprenons avec stupéfaction que sa maison n’a pas de toit. Lors de notre dernière visite, son lieu d'habitation était très précaire mais avait un toit ! Nous décidons de faire le nécessaire avant mon départ. Au moment de s’exécuter, elle refuse qu’on fasse poser les tôles disant que le propriétaire va augmenter le loyer. Malgré nos encouragements à le faire, elle maintient son refus et demande des plastiques. Nous cherchons une autre solution avec l'ONG Manda. Le chargé de projet de Manda lui propose un rendez-vous le mercredi suivant pour chercher une solution.
Janvier 2020
Natacha a échoué l'examen du baccalauréat et ne veut pas tenter de le repasser, ce que nous lui proposions. Toutefois, elle souhaite parfaire son étude de langue étrangère, nous accèdons à sa demande en lui proposant des cours supplémentaires.
Mars 2024
La dernière semaine de Mars, nous apprenons par Brigitte, notre correspondante sur place, l'hospitalisation d'urgence de Marie. Elle a eu un AVC. Nous avons fait face aux premiers soins. Brigitte nous tenait au courant : " elle est consciente mais le voix pas encore très claire et le coté droite ne pas encore bouger, les frais médical c'est fou j'ai déjà donnée aussi ce que j'ai ;je vous informez quand j'ai le nouveau merci "puis nous annonçait : " Le bonne nouvelle Marie est sortie de l'hôpital saine et sauve mais il faut suivit l e traitement de kinésithérapie à cause de son bras gauche ne peuvent toujour pas bouger "